Ce poème a été écrit pour un projet de vidéo à venir.
La Reine de
la Répression
Elle, ascète sans foi,
tératome invisible,
à ces trônes déjà
est cent fois éligible.
Elle se fait martyre,
tant en mon âme et corps
qu'en tout antre qui livre
à mes yeux ses trésors.
Les barbelés baillant
au-devant de son front
n'ont d'épines pourtant
ni l'attrait, ni le nom.
C'est l'organe non-dit,
excroissance de peur,
qu'aucune chirurgie
n'a coupé de mon cœur.
Un boucher aurait beau
m'avoir hachée menue,
il peinerait plutôt
à la voir à l'œil nu.
Quand son discret patronage
me brutalise en silence,
moi, j'appose sur la page
ce que j'ai de violence.
Pour chaque phrase ajoutée
au brouillon de mon histoire,
j'ai pris sa peau et gravé
la marque d'une victoire.
Ah ! Pensiez-vous que c'était un poème
et non les paroles d'un requiem ?
Avez-vous cru que de telles tournures
ne pouvaient pas infliger de blessures ?
Alors les nuits où vos tripes se serrent,
soyez régicide, dites ces vers,
et assistez à l'exécution
de vos Reines de la Répression.