Le voyeur
Un gardien dévolu,
Devant la porte d’entrée,
C’est la virée du tordu,
Du voyeur embusqué.
​
(Que maudite soit la nuit !
Du voyeur embusqué)
​
Il est agenouillé,
Sur des pavés saillants,
Dans un jean déchiré,
Inusable mendiant.
​
Les muscles faiblissant,
A force de cavaler,
Les genoux pleins de sang,
A force de se baisser.
​
Il viendra assister,
Au dîner en passant,
Le rideau sera levé,
Au spectacle courant.
​
Rival des chiens errants,
Laissez-le s’inviter,
S’il demande gentiment,
Un peu de charité.
​
Si par votre croisée,
Vous trouvez son regard,
Désertez sa portée,
Avant qu’il n’soit trop tard.
​
Si jamais par hasard,
Vous voulez le défier,
Une tâche de Rorschach,
Pourrait s’y dessiner.
​
Alors vous connaîtrez,
Qui est brave, qui est couard,
Entre les chevaliers,
Qui s’exhibe, qui se fard.
​
Sentinelle sur le tard,
De secrets sous scellés,
Comme une tombe cathare,
Qu’on aurait profanée.
​
Je suis le messager,
D’un office méconnu,
Annonceur d’un danger,
Vous l’avez entendu,
​
Le gardien révolu,
Devant votre porte d’entrée,
C’est l’arrivée du tordu,
Du voyeur embusqué.
​
(Que maudite soit la nuit !
Du voyeur embusqué)