Métonymies
Si le corps est de l'âme pareil
à une carte offrant les secrets
des os et des veines où sommeillent
et ses carences, et ses excès…
Trouvons chaque source de la sève
et de l'amertume que j'exsude ;
goûte-t-on mes craintes sur ces lèvres,
puis sur celles-ci ma solitude ?
De quels organes dois-je prévoir
les plus urgentes ablations :
ceux aux allures de réservoirs
où vont pourrir les obsessions ?
Et de quels membres me départir,
moi qui fétichise le bonheur ?
Pourrais-je renoncer à courir
ou à cueillir des gerbes de fleurs ?
Mais me faut-il par pure prudence
faire rétention de ma chair,
tant que je doute de la science
du cannibalisme volontaire ?
J'accepte toutes les cicatrices,
couronnes à même mon cerveau,
qui anoblissent les appendices
et épellent mon nom sur ma peau.