Me voilà,
moi, dans la mère à
la sève au ventre,
Me voilà,
moi, aux sens ina-
chever le ventre ;
Et dedans, je sens
des veines les courants,
les bateaux des ancêtres
précipités dans mon sang ;
Mais dehors, j’ignore
les couleurs de l’aurore,
qui teindront d’une augure
mon premier jour à éclore.
Oui, je tiens dans ma peau
les archives de mon être,
mais amnésique de naître,
je tairai mon terreau.